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Pascal Berrest n’est plus directeur technique national de la Fédération Française de tennis de table.

Présentée hier après-midi, sa démission a aussitôt été acceptée par le président Christian Palierne. Berrest, cinquante-cinq ans, avait été condamné le 8 juin à six mois de prison avec sursis pour « atteinte à la vie privée par enregistrement ». Une peine assortie d’une obligation de soins.
Pascal Berrest avait été arrêté le 2 février à la piscine Montbauron de Versailles pour avoir filmé, durant un an, des clientes en train de se changer dans les cabines.

« Je suis stupéfait et attristé par ce drame humain », Christian Palierne.

Plusieurs centaines de vidéos avaient été retrouvées chez lui par la police, sans qu’elles aient été diffusées.

« Vu la nature des faits reprochés, il lui était désormais difficile de continuer à exercer sa mission au sein de la Fédération, a commenté Christian Palierne. Je suis stupéfait et attristé par ce drame humain, pour les femmes violées dans leur intimité, et pour sa famille. Il était pour moi un DTN solide, avec des valeurs ».

Le ministère des Sports, a la réception du courrier du président Palierne, se mettra en quête d’un nouveau directeur technique national pour le tennis de table.

Le vidéaste pervers de la piscine condamné

Le pervers filmait les femmes dans la piscine avec son téléphone portable. 

Pascal, un fonctionnaire encadrant n’en menait pas large. Il était jugé jeudi 8 juin, en correctionnelle, pour atteinte à l’intimité de la vie privée par enregistrement de l’image d’une personne… Il était bourrelé de remords devant les juges et devant les victimes dont certaines étaient encore choquées.

Dans la salle du tribunal la honte était ce jour-là une maladie transmissible.

D’un côté ce vidéaste amateur mais tout de même très mateur et de l’autre quatre des onze femmes victimes de ce pervers qui se sont retrouvées un jour en train d’être filmées alors qu’elles se changeaient dans la cabine familiale de la piscine Montbauron à Versailles.

L’affaire commence en janvier 2016. Une femme élégante se trouve avec sa fille de 9 ans dans la fameuse cabine. Quand soudain, un bout de téléphone portable dépasse de sous la cloison voisine. La mère s’offusque. La fillette est la seule à avoir vu l’homme de 50 ans dont le téléphone portable en mode vidéo filmait les femmes en train de se déshabiller. « C’est la petite fille qui va donner les éléments d’identification aux policiers alertés en voyant la coque dorée d’un téléphone portable dépasser » , explique l’avocat de la mère de famille. Au fur et à mesure, de nombreux signalements vont être donnés par des femmes âgées entre 20 et 50 ans, toutes se plaignant d’un malotru en train de les filmer au moment de se mettre en maillot de bain ou de l’enlever après une baignade.

La piscine de Montbauron

« C’est quoi ça ? ! »

Les enquêteurs sont remontés jusqu’à lui grâce au système de badges qui permettent de rentrer dans l’établissement. Ils se sont aperçus que le quinquagénaire était dans l’établissement au même moment que les plaignantes. Or celui-ci n’avait jamais été vu par les employés dans le bassin ou en train de se changer.

Finalement Pascal est interpellé le 2 février.

« Vous restiez habillé par- fois des heures dans les vestiaires sans vous rendre dans le bassin » , détaille la présidente du tribunal. La procureure de la République a d’ailleurs souligné ce paradoxe : « On peut s’interroger sur le fait que votre présence au sein de la piscine n’ait pas interloqué la direction de l’établissement. » C’est ce que dira lors du procès l’une des victimes étonnée de ne pas voir dans l’affaire un représentant de la piscine Montbauron en tant que partie civile. Dans l’un des dossiers, Pascal s’était rendu plusieurs fois par semaine à la piscine, restant parfois de 9h le matin jusqu’à midi passé sans éveiller le moindre soupçon de quiconque.

Une autre victime toujours choquée se souvient : « Je me séchais les cheveux dans la cabine. J’étais nue. J’ai donné un coup de pied dans le téléphone. J’ai dit « C’est quoi ça ? ! »

Une autre encore s’est dite encore traumatisée, expliquant : « Il est hors de question de remettre les pieds dans une piscine » . Tandis qu’une quatrième s’étonnait que sa main courante déposée le 16 janvier 2016 n’ait pas plus rapidement arrêté les agissements de cet homme. Bref, une affaire aussi désagréable qu’un passage dans un pédiluve en eaux troubles.

Troublante également était la personnalité du vidéaste. « Les psychologues ont fait état, vous concernant, d’un dysfonctionnement sexuel avec tendance masturbatoire. Les policiers ont retrouvé entre 300 et 400 films sur votre téléphone portable » , a lu la présidente parlant de véritable « addiction » à filmer ces femmes. Du côté du prévenu, on n’a pas arrêté de présenter des excuses. « Je sais que je les ai heurtées, choquées. C’est un comportement irrationnel. »

La procureure a réclamé 8 mois de prison avec sursis mais avec une obligation de se soigner. Elle a rassuré les victimes leur assurant qu’aucun film ne s’était retrouvé sur des sites Internet ou sur des réseaux sociaux.

Me Fournier, l’avocat du vidéaste, a souligné « son repentir sincère » . « J’ai été le témoin de sa détresse. Il a la volonté de prendre conscience de l’état dans lequel il se trouvait. Il n’y a pas d’excuses là-dedans. Il a engagé une thérapie » , a-t-il plaidé.

Finalement les juges ont été cléments : six mois de prison avec sursis. Certes il devra se soigner. Mais sa condamnation ne sera pas inscrite sur son casier pour qu’il puisse garder son travail. Au vu de l’état psychologique de certaines victimes, toujours choquées par cette affaire, le voyeur s’en tire bien.

Pascal filmait les mamans dans les vestiaires de la piscine Montbauron de Versailles. Son petit manège a duré plus d’un an, jusqu’à ce qu’une petite fille le surprenne avec son téléphone doré. 300 à 400 films chez lui

Source : communiqué FFTT + l’équipe.fr + Le courrier des Yvelines

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