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Chaque fois qu’il bruine et vente dans mon âme et qu’il y fait un novembre glacial, j’attrape mon sac de sport et je fonce à la Bastille, où se trouve mon club de ping-pong, dans une petite rue latérale.
C’est Lui sport curieux dans lequel de vieilles barbes dans mon genre peuvent affronter de jeunes requins et parfois même les vaincre. Je vis pour le bruit de la balle, le poc que fait ma raquette pendant que je plie mes genoux malingres. Cette concentration féroce m’entraîne dans un tourbillon. Je danse. Je rêve.  » Une petite balle blanche en celluloïd, une table verte, un filet, deux raquettes, de la vitesse. Deux êtres humains, aux aguets, vifs comme la poudre. Moins chic que le golf, moins sexy que le tennis, populaire mais obscur, informel mais intense, le ping-pong a très tôt exercé ses attraits sur Jerome Charyn qui, de Manhattan à Paris, n’a cessé de hanter les sous-sols où l’on frappe plus vite que son ombre.

Jerome Charyn

Livre "Ping-Pong"

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