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Norman Thavaud le 6 janvier 2013 à Paris (crédit : David Doucet)

 Voir la vidéo de Norman Le club de Ping Pong

J’ai joué au ping-pong avec Norman Thavaud

La première fois que sa bouille d’ado au regard paumé est apparue sur YouTube, c’était le 3 janvier 2011. Norman Thavaud est de retour d’un match de pingpong, et il décide de se filmer. Contre toute attente, la vidéo fait un carton. Deux ans pile après ses débuts, on a voulu prendre le pouls de cette “icône générationnelle”, raquette en main. On s’est donné rendez-vous au gymnase Le Vau situé en contrebas des tours Mercuriales, dans le XXe arrondissement de Paris.

Après quelques minutes d’attente, Norman déboule en Vespa. En le voyant descendre de son scoot, on commence à regretter d’être venu en jean et chemise à carreaux. Jogging Adidas, chaussures en toile, balles et raquettes assorties, Norman n’a rien d’un pongiste du dimanche. Avant de rentrer dans le gymnase, il exhibe fièrement sa raquette. “C’est elle qui m’a donné envie de faire des vidéos. En la retrouvant dans un vieux carton, je me suis remis au ping-pong et c’est ainsi que tout a débuté”, confie-t-il avec le sourire. Prévenu de son arrivée, le club Julien-Lacroix de tennis de table annonce au micro la présence de “Norman, l’humoriste sur internet”.

“tu sais qu’ils ont augmenté la taille des balles pour que les téléspectateurs puissent mieux suivre les matchs ?”

Les regards incrédules des adhérents se tournent vers nous, un arbitre qui contrôle la partie prend place sur un strapontin – en tenant dans ses mains un marqueur de points. Le duel au sommet peut commencer. Les premiers échanges de balles sont serrés, Norman déploie un jeu très offensif. Jouant près de la table, il multiplie les prises de risques mais également les fautes directes. “Mais qu’est-ce qui m’arrive bordel ?”,peste-t-il en scrutant le ciel façon Klaus Kinski dans Aguirre, la colère de Dieu. Rapidement, ses quatre années d’expérience en club finissent par faire la différence. Norman emporte le premier set 11-7 et enquille le second 11-3. Avant le début de la troisième manche, on fait tomber la chemise, histoire de lui montrer que la récréation est terminée.

Guère déstabilisé par cette séquence d’exhibe, Norman tente des services à la chinoise en tenant sa raquette comme un porte-plume, le majeur étendu sur la face arrière. “Ça s’est le service Shungshi”, improvise-t-il avec un accent digne de la doublure française de Jacky Chan. Fatal error,ses balles heurtent le filet. “Tu sais qu’en 2000, ils ont augmenté le diamètre des balles de ping-pong pour que les téléspectateurs puissent mieux suivre les matchs ?”, avance-t-il avec l’assurance d’un vieux routier de la Fédération française de tennis de table. C’est la raison pour laquelle j’ai arrêté, tout mon gameplay était basé sur des balles de 38 millimètres.”

Pragmatique, Norman décide de revenir à un jeu simple. C’est une balade de santé. Il l’emporte 11-5. La messe est dite. Comment expliquer cette lourde défaite ? Notre inadaptation vestimentaire ? Un environnement hostile ? Le bobun avalé quelques heures plus tôt ? Sans doute un peu des trois. Bon prince, Norman nous met une tape dans le dos et confie avec cynisme qu’il a rarement été confronté à autant d’adversité au cours de sa carrière. En sortant du gymnase, on finit par évoquer Pas très normales activités, film dans lequel il tient son premier rôle au cinéma. “Lors du casting, le réalisateur Maurice Barthélémy m’a fait apprendre par coeur une interview de Van Damme. Il m’a expliqué que dans sa manière de parler, il y a beaucoup d’émotions différentes et que réussir à restituer ce côté chépère, c’était un vrai challenge.” Un défi qu’il a vraisemblablement réussi à relever avec autant de facilité qu’un match de tennis de table contre un journaliste endimanché.

Pas très normales activités de Maurice Barthélemy, en salle le 30 janvier

Le Zapping Amazing 2 tournée avec Kemar, Natoo, La Ferme Jérome, Mister V, Julfou, Cyprien et Hugo jusqu’au 15 février par  source www.lesinrocks.com

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